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Le comportement aliénant est une cruauté mentale

 

Par Dr. Richard A. Warshak

Deux décennies après la publication de la première édition de l’ouvrage désormais classique DIVORCE POISON, la prévalence et la gravité de l’aliénation parentale sont de plus en plus reconnues. Le dernier exemple en date nous vient d’Inde.

“Tout acte de la part de l’un des parents visant à priver l’autre parent de l’amour et de l’affection de l’enfant en l’éloignant de lui constitue un acte de cruauté mentale”, selon une décision récente de la Haute Cour de Kerala, en Inde.

La Haute Cour a décrit l’aliénation parentale comme “un processus par lequel un enfant s’éloigne d’un parent à la suite de la manipulation psychologique d’un autre parent. Elle se produit lorsqu’un parent sape ou porte atteinte au contact et à la relation entre l’enfant et l’autre parent sans raisons fondées. Il s’agit d’une stratégie par laquelle un parent manifeste intentionnellement à l’enfant une négativité injustifiée à l’égard de l’autre parent. Le but de cette stratégie est de nuire à la relation de l’enfant avec l’autre parent et de retourner les émotions de l’enfant contre l’autre parent.”

Cette décision s’ajoute à la jurisprudence internationale en constante expansion qui reconnaît la malignité des comportements aliénants des parents.

Dans une déclaration qui sera célébrée par les parents et les autres personnes blessées par le rejet irrationnel d’un enfant, les juges du Kerala ont ajouté : “Un enfant a droit à l’amour et à l’affection de ses deux parents. De même, les parents ont le droit de recevoir l’amour et l’affection de l’enfant.”

Le problème juridique dans cette affaire portait sur la question de savoir si le comportement aliénant constituait une cruauté mentale envers le parent cible. Ainsi, la Cour a formulé son objection au comportement aliénant en termes de devoir d’un parent envers l’autre parent : “La défenderesse, en tant que mère, a violé tous les devoirs qu’elle avait en tant que parent gardien envers le parent non gardien, à savoir inculquer à l’enfant de l’amour, du respect et des sentiments pour son père. Rien ne peut être plus douloureux que de voir ses enfants – sa propre chair et son propre sang – le rejeter. Les actes susmentionnés de l’intimé aliénant délibérément l’enfant à l’appelant constituent sans aucun doute une cruauté mentale.”

Quand j’ai lu ces mots, ils m’ont paru familiers. Pas dans le sens du déjà vu. Le chapitre 4 de DIVORCE POISON commence par une citation d’une affaire américaine de 1988 qui a été confirmée par la Cour suprême de Floride. Dans cette affaire, le juge de première instance a déclaré : “La mère a violé toutes les obligations qu’elle avait en tant que parent ayant la garde des enfants envers le parent n’ayant pas la garde, à savoir inculquer aux enfants de l’amour, du respect et des sentiments pour leur père.” En fait, le juge a décrit le comportement aliénant du parent comme ayant “fait couler du poison dans l’esprit de ces enfants”.

Contrairement à l’impact du comportement aliénant sur le parent qui est la cible de cette cruauté, un tribunal du Vermont, aux États-Unis, a formulé le comportement aliénant en termes d’impact sur l’enfant : “Dans l’ensemble du pays, les autorités considèrent que le comportement d’un parent qui tend à éloigner l’enfant de l’affection de l’autre parent est si nuisible au bien-être de l’enfant qu’il constitue un motif de refus de la garde ou de changement de garde pour le parent coupable de ce comportement”. (Cité par la Cour suprême du New Hampshire dans “In Re Miller and Todd”).

Susciter des peurs irrationnelles et de la haine chez les enfants est cruel. La Cour de Kerala a vu juste. Un comportement aliénant est une cruauté mentale. Il est cruel d’utiliser les enfants pour blesser les parents, et cruel pour les parents qui perdent une relation d’amour avec leurs enfants.